Accueil/TICC/Glossaire/Ressources en Ligne/Pratiques pédagogiques/Infos culturelles/Formation/Nouveaux collègues/Biblio./Programmes/Contacts
Les dossiers du "Groupe de Réflexion et Production" |
|||
Juste Lisch, Le monument commémoratif de Jeanne D’arc (1892) Bonsecours |
|||
Description : Le Monument commémoratif de Bonsecours est dédié à Jeanne
d’Arc. Il est de style Première Renaissance et se dresse
en face du portail de la basilique de Bonsecours. Le Monument est érigé sur
une terrasse dallée en granit de Vire et il surmonte la vallée
rouennaise de la Seine. La terrasse accueille quatre moutons (œuvre
de Gardet) qui semblent veiller sur leur bergère. Le Corps et Le monument commémoratif de Jeanne D’arc : L’édifice de style première Renaissance est très
vaste et s’intègre parfaitement au site qui l’accueille,
le monument s’ouvre de toutes parts sur l’espace environnant.
La conception de l’édifice s’organise autour du corps érigé,
central et culminant de la sainte. La terrasse du monument offre une
vue sur le ciel et surplombe les lieux rouennais de l’épopée
johannique, comme le donjon du château de Philippe Auguste où elle
fut enfermée, la place du Vieux marché avec l’emplacement
du bûcher et la Seine où l’on jeta ces cendres. Le
portrait sculpté en pied représente Jeanne prisonnière,
en armure, les mains jointes et les poignets attachés. Le corps
de la sainte relève de la symbolique de la force (corps en armure,
tension des mains en prière). Le visage reste impassible, les
yeux blanc et vides renvoient à l'autre monde et identifient Jeanne à une
sainte. Le portrait sculpté de la sainte ne renvoie pas à une
recherche de vérité historique (le 23 mai 1430 : Jeanne
d'Arc est faite prisonnière à Compiègne, vendue
aux Anglais et transférée à Rouen), il incarne les
valeurs morales fondatrices de sa légende (foi et combativité).
La statue de Jeanne d’Arc est colossale, elle se dresse à l’intérieur
de l’édicule central sur un socle de 2 mètres, mais
son articulation dans le rythme des proportions de l’édifice
reste harmonieuse. Le monument s ‘organise autour d’un
respect des proportions, de la symétrie et de la régularité,
la colonne ainsi que le dôme sont convoquées afin de structurer
le monument autour du corps de la sainte. Les deux pavillons latéraux
accueillent respectivement sainte Catherine et sainte Marguerite, que
Dieu donna à Jeanne d’Arc comme conseillères et comme
soutien par l’intermédiaire de l’Archange Saint Michel
(Archange protecteur de la France). Les corps des deux saintes et de
l’Archange jouent comme les pendants symboliques de la sainte.
L’édifice fluidifie les parcours et les associations autour
de la figure de Jeanne d’Arc. Le corps même du Monument renferme
une chapelle dédiée à Notre Dame des Armées
et utilisée comme une métaphore architecturale de l’assise
spirituelle et religieuse du monument. Honorer la mémoire : Jeanne d’Arc est née en1412 en Lorraine pendant la guerre de cent ans opposant la France à l’Angleterre. A 13 ans, elle prétend avoir entendu des voix célestes lui demandant de libérer la France de l’ennemi. Elle prédit la libération de la France et le sacre du roi à Reims et surtout elle arrive à insuffler aux soldats français une énergie nouvelle. En 1430 elle est capturée, accusée d’hérésie et condamnée. Le 30 mai 1431 : elle est brûlée vive à Rouen. La sculpture de Jeanne D’arc conserve la typologie traditionnelle
de la statuaire commémorative, mais la prise en compte du monument
dans son intégralité pose la question du rapport réciproque
du monument au site et du site au monument. Le monument commémoratif
de Jeanne d’Arc va assurer sa fonction symbolique par le biais
du site choisi pour son implantation. Le monument est inscrit dans un
espace symbolique stratégique, il fonctionne comme un pivot entre
la basilique de Bonsecours et la ville de Rouen, il définit un
parcours spirituel de l’une à l’autre. L’implantation
sur le Plateau des Aigles de Bonsecours offre le symbole de Jeanne D’arc
embrassant d’un seul coup toute la ville de son martyre (le donjon,
le Vieux Marché et la Seine qui emporta ses cendres). Commanditaires et élaboration du projet : Ce monument avait d'abord été conçu pour être
construit au centre de Rouen ; il devait se situer à la place
de l’ancien donjon du château de Philippe Auguste, à l’angle
de la rue Jeanne d’Arc et du boulevard de l’Yser (le projet
n’aboutira pas, le donjon était occupé par les Ursulines
et l’espace y était trop réduit). La guerre de 1870
paralysa momentanément le projet et en 1882 Monseigneur
Thomas, archevêque de Rouen, relance l’idée et décide
de l’implantation du Monument non plus à l’endroit
initialement prévu mais sur les collines qui dominent la ville.
Le projet originel prend une nouvelle ampleur et est confié à l’architecte
Juste Lisch (Inspecteur à la Commission des Monuments historiques
et à l’Administration des Edifices diocésains) pour
l’élaboration des plans et à l’architecte départemental
Lefort pour le suivi de la réalisation. Le chantier du Monument
Jeanne d’Arc débute le 1er mai 1890 et se termine le 28
mai 1892. Réception de la sculpture commémorative et évolution dans le temps de cette réception de l’œuvre : Jeanne d’Arc est une figure majeure de l’histoire de France,
son image a été utilisée dans la vie publique française.
Au XIXe siècle, après la guerre de 1870, Jeanne fut surnommée
la « bonne Lorraine » parce qu’elle était originaire
de cette région. Elle incarnait alors l’espérance
et la revanche des Français. Au début du XXe siècle,
Jeanne était un culte pour les monarchistes, les républicains,
les catholiques et les laïcs. C’est grâce aux passions
nationalistes qui ont précédées la Première
Guerre mondiale que Jeanne a été béatifiée
en 1909 et canonisée par le pape Benoît XV en 1920, puis
déclarée Patronne de la France.
|
|||
|